Quel matériau retient le plus la mousse ? Tuile béton, ardoise, terre cuite, vitrage, bardage…
Pourquoi certaines surfaces favorisent-elles la mousse (petit rappel physique et biologique)
Le duo gagnant : porosité + humidité
Les spores et propagules végétatives s’installent plus facilement sur des matériaux poreux. Les pores micro- et macro-capillaires retiennent eau et particules organiques (poussières, pollens) : micro-ressources indispensables pour le développement des bryophytes et micro-algues. Les matériaux non lisses favorisent aussi la rétention mécanique des spores.
Le rôle du galbage des tuiles
Le galbage, c’est-à-dire la courbure d’une tuile, influence fortement la quantité d’eau qui stagne à sa surface.
Une tuile très galbée permet à l’eau de s’écouler rapidement, limitant la zone humide et la colonisation par les mousses.
Une tuile peu galbée ou plate retient davantage l’eau, créant un microclimat idéal pour les mousses et lichens, surtout dans les zones ombragées ou humides.
En résumé : plus la tuile est plate, plus elle retient l’eau, plus elle devient un terrain propice à la mousse.
Le rôle du pH et des nutriments
Le pH de la surface (et des dépôts qui s’y accumulent) influe sur les communautés microbiennes : certains substrats alcalins ou légèrement neutres favorisent des lichens/algues tandis que d’autres limitent leur développement. Les retombées atmosphériques (pollution, poussières organiques) apportent des éléments nutritifs et accélèrent la colonisation.
Matériaux comparés : lequel gagne entre tuile béton, ardoise, terre cuite, vitrage, bardage ?
Les tuile béton (gagnante)
Pourquoi ? Granulats cimentaires, porosité de surface élevée, microfissures et pH souvent favorable à l’adhérence biologique. Ces caractéristiques font de la tuile béton un support propice à la tenue des mousses, particulièrement dans les régions humides ou ombragées.
Conséquences pratiques : colonisation rapide, rétention d’eau plus longue, risque accru de dégradation mécanique et d’altération de l’étanchéité si l’entretien manque.
Les ardoise naturelle
Surface généralement plus dense et moins poreuse = colonisation plus lente. L’ardoise est résistante mais des microfissures et joints mal réalisés restent des points faibles.
Les tuile en terre cuite
Moins poreuse que la tuile béton quand elle est bien vitrifiée ; la porosité dépend du type de cuisson et du traitement. Les tuiles anciennes non vernissées peuvent retenir les mousses plus facilement.
Le Shingle
Le shingle (bardeau bitumé) est poreux et granuleux, ce qui retient l’humidité et facilite la colonisation par les mousses et algues. Sa surface irrégulière et parfois granuleuse en fait un terrain favorable pour le développement végétal, surtout dans les régions pluvieuses.
Les surfaces en fibrociment
Le fibrociment, un mélange de ciment et de fibres, a été largement utilisé en France pour les toitures à partir des années 1920, avec un pic de popularité dans les années 1950‑1960. Il reste sensible aux mousses si la surface est ancienne, fissurée ou sale, car l’humidité peut s’y accumuler dans les microfissures ou les joints.
En raison de l’amiante présent dans certaines anciennes plaques, sa production a été interdite dans les constructions neuves à partir de 1997. Les toitures existantes doivent donc être entretenues avec précaution.
Les tuiles solaires
Les tuiles solaires combinent la fonction de couverture et de production d’électricité. Elles commencent à se démocratiser, mais restent encore peu courantes dans les constructions résidentielles. Leur surface lisse et généralement en verre ou composite limite fortement l’accroche des mousses et lichens. Cependant, les joints et les zones de raccordement peuvent retenir un peu d’humidité et devenir ponctuellement sensibles à la végétation.
Les vitrage et joints
Le verre lui-même n’est pas poreux ; les dépôts et joints (silicone, mastic, mortier entre vitrages) peuvent retenir la saletés et l’humidité propice aux développement localisé dans les joints. Les vitres restent globalement moins concernées que les matériaux minéraux poreux.
Les bardages (bois, composite, métal)
Le bois : hautement sensible si non traité; porosité + fibres = milieu propice.
Le métal / composite : surfaces lisses limitent l’accroche ; problèmes possibles aux jonctions, visseries et au niveau des peintures détériorées.
Le crépi : les façades en crépi, qu’elles soient anciennes ou à finition rugueuse, sont relativement poreuses. Cette porosité retient l’eau et favorise le développement des mousses, lichens et algues, notamment sur les murs exposés au nord ou en zones humides.
Impact sur la durabilité et l’étanchéité des toitures
L’installation prolongée de mousses, lichens ou algues sur une toiture ou une façade retient l’humidité et accentue les cycles de gel/dégel. Cette eau piégée provoque des microfissures, soulèvements ou éclats, surtout lorsque les surfaces sont poreuses ou peu inclinées.
Conséquences principales :
Pour les toitures : perte progressive de l’étanchéité, risque de fuites et dégradation mécanique des tuiles ou ardoises.
Pour les façades : détérioration du crépi ou des bardages, apparition de traces humides et prolifération de végétation nuisible.
Selon l’AQC (Agence Qualité Construction), une toiture en béton non entretenue peut perdre jusqu’à 30 % de ses performances d’étanchéité en 10 ans. Sur les façades en crépi ou en bardage poreux, l’absence d’entretien favorise également des désordres visibles et coûteux à réparer.
Exemples concrets & chiffres repères
Observations AQC : l’absence d’entretien est corrélée à une hausse de la sinistralité et à des désordres intervenant fréquemment au-delà de la première décennie d’exploitation — d’où l’importance d’un plan d’entretien.
Des études montrent que certaines tuiles en béton, notamment celles fabriquées avec moins de ciment ou dont le béton a été mal traité, retiennent plus facilement les mousses et lichens. Autrement dit, la composition et la qualité du béton rendent certaines tuiles plus « accueillantes » pour la végétation.
Conclusion
La tuile béton est le matériau le plus exposé aux mousses lorsqu’elle cumule porosité et humidité persistante. Un entretien préventif régulier, complété par des inspections et nettoyages ciblés (le drone apportant sécurité et efficacité), réduit fortement les risques de dégradation et les coûts associés. Pour toute opération impliquant traitement biocide ou traitement mécanique, assurez-vous de la conformité réglementaire, d’un produit autorisé et d’un protocole bien encadrée.
Besoin d’un diagnostic précis pour un toit ou d’un devis d’intervention drone adapté ? Contactez-nous pour une inspection image/vidéo et un plan d’entretien sur mesure.
Si cet article vous a plu et que vous souhaitez en découvrir d’avantage, n’hésitez pas à suivre nos actualités et conseils directement sur nos réseaux sociaux.

